mardi 4 mars 2014

1915... et mon sale bourrin !

Je suis resté 4 jours. Le régiment partait et j'ai voulu partir aussi.
Ce sont des infirmières anglaises qui étaient en promenade et qui m'ont trouvé étendu à côté de mon sale bourrin.
J'en suis quitte pour une entorse du genoux et contusion de la cuisse et de l'épaule droite.
La tête fut des plus solides bien qu'elle me fasse encore mal.
Enfin, je suis presque guéri. Le genoux sera long à guérir. Ne le dis pas, je ne voudrais pas que mes parents le sachent !

CPA Michel THIBAULT
Hélàs, on n'en saura pas beaucoup plus de ce courrier... pour une fois, les maux ne semblent pas avoir été causés par la guerre, à moins que le cheval ne se soit emballé à cause de déflagrations ?
Mais l'objet reste toujours le même, informer, donner des nouvelles, et surtout rassurer, comme on peut le lire à la fin de cette petite correspondance : "Ne le dis pas, je ne voudrais pas que mes parents le sachent !".
En revanche, pas de nouvelles du cheval...

Quant au recto de la carte, la photographie nous montre une vue prise de la rue du Cloître, barricadée, on aperçoit un policier.
Pas facile de situer précisément le lieu où a été pris ce cliché, mais il semble que le photographe soit placé dos à la rue du Cardinal de Lorraine à l'angle de la rue du Cloître.
En face, c'est la rue des Cordeliers, et la voie perpendiculaire est la rue de l'Université.

Difficile de s'y retrouver aujourd'hui, la topologie des lieux ayant beaucoup changé après guerre lors de la reconstruction de Reims, la rue du Cloître part toujours de la Place Royale, mais s'arrête à la Cathédrale, ensuite c'est la voie élargie du Cours Anatole France qui prend le relai pour rejoindre la rue de l'Université.
De même, la rue des Cordeliers ne commence plus dans le prolongement de la rue du Cardinal de Lorraine, mais à l'angle de la rue St Symphorien, à partir de la "nouvelle" rue Voltaire. Et dans notre dos à droite, c'est la bibliothèque Carnégie.

La photo ci-dessous nous offre une vue approximative de l'emplacement actuel.


Et histoire de s'y perdre un peu plus, voilà une autre vue, prise également en 1915, mais de l'autre côté, à l'angle de la rue de l'Université, vers la rue du Cardinal de Lorraine, en direction de la barricade.


Laurent ANTOINE LeMog

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